C’est l’heure où les Anglaises se prennent pour la Carmencita

Les toros s’ennuient le dimanche
Quand il s’agit de courir pour nous
Un peu de sable du soleil et des planches
Un peu de sang pour faire un peu de boue
Mais c’est l’heure où les épiciers se prennent pour Don Juan
C’est l’heure où les Anglaises se prennent pour Montherlant

Ah!
Qui nous dira à quoi ça pense
Un toro qui tourne et danse
Et s’aperçoit soudain qu’il est tout nu
Ah!
Qui nous dira à quoi ça rêve
Un toro dont l’oeil se lève
Et qui découvre les cornes des cocus

Les toros s’ennuient le dimanche
Quand il s’agit de souffrir pour nous
Voici les picadors et la foule se venge
Voici les toreros la foule est à genoux
Et c’est l’heure où les épiciers se prennent pour Garcia Lorca
C’est l’heure où les Anglaises se prennent pour la Carmencita

Les toros s’ennuient le dimanche
Quand il s’agit de mourir pour nous
Mais l’épée va plonger et la foule se penche
Mais l’épée a plongé et la foule est debout
C’est l’instant de triomphe où les épiciers se prennent pour Néron
C’est l’instant de triomphe où les Anglaises se prennent pour Wellington

Ah!
Est-ce qu’en tombant à terre
Les toros rêvent d’un enfer
Où brûleraient hommes et toreros défunts
Ah!
Ou bien à l’heure du trépas
Ne nous pardonneraient-ils pas
En pensant à Carthage, Waterloo et Verdun, Verdun.

Jacques Brel

2 comments on “C’est l’heure où les Anglaises se prennent pour la Carmencita”

  1. Flávio says:

    Realmente, não têm razões para estar contentes. Que pensarão eles de nós?

  2. Tarde (porque isto da evolução demora tempo) e sem perpetuação do esquema (a chamada extinção) publiquei finalmente dois posts sobre os memes, no banqueiro anarquista.

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